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NEWSLETTER DU 3ÈME TRIMESTRE 2022

20/06/2022

NEWSLETTER DU 3ÈME TRIMESTRE 2022

UN REGARD SUR L’ACTUALITE ARTISTIQUE DU 3ÈME TRIMESTRE 2022

Avant de s’évader, flâner, regarder ou simplement rêver, je me permets ces quelques mots pour l’Ukraine, pour ses hommes, ses femmes, ses enfants, sa terre, sa culture, tous menacés. « La culture, c’est la mémoire d’un peuple, la conscience collective de la continuité historique, le mode de pensée et de vivre » Milan Kundera, né en Tchécoslovaquie d’alors, en 1929.
Aussi, c’est sans légèreté (M. Kundera toujours !) sans désinvolture qu’au bleu et jaune d’Ukraine, j’ajouterai bien d’autres couleurs illuminant nos fugues estivales. 
Et précisément :

 

« La couleur en fugue » Fondation Louis Vuitton jusqu’au 29 aout.
C’est ainsi que du sol, aux murs, aux plafonds, sous les doigts de cinq artistes internationaux, la couleur sort du cadre pour envahir avec audace, facétie, l’espace (partie d’espace !) de l’iconique bâtiment de Franck Gehry, habituellement immaculé.
Quelques pas nous mènerons de cette immersion joyeuse à l’éblouissement d’un tout autre ordre avec : Simon HANTAÏ (1922 – 2008) l’exposition du centenaire Fondation Vuitton jusqu’au 29 aout.
D’origine hongroise, en exil à Paris dès 1948, Simon Hantaï se rapprochera un court temps des surréalistes puis se découvrira pour maîtres Cézanne, Matisse (« me servir de la couleur comme moyen d’expression de mon émotion, plutôt que pour l’imitation de la nature » Matisse), et Jackson Pollock avec ses fameux « drippings ».
Il s’adonnera alors à une peinture plus gestuelle, adoptant dès 1960 « le pliage comme méthode ». Méthode qui participe de « l’effacement, le dénuement de l’être, de l’artiste » pour, disait-il encore, « rechercher le rien où commencent les choses ». C’est là une quête qui s’incrit dans une démarche spirituelle assumée, assortie d’un mode de vie monacal.
Et ce « rien » se fait lumière de rouge, de bleu, de vert, de jaune, tout étoilé de blanc par les plis, précisément, laissés en réserve : toiles pliées mais aussi plissées, nouées, ramassées… plongeant le spectateur dans la plénitude de ces éblouissements colorés.

 

De l’éblouissement à l’ivresse… toute raison gardée ! RAOUL DUFY, « l’ivresse de la couleur », Hôtel de Caumont. Aix en Provence, jusqu’au 18 septembre.
Ne pourra -t-on jamais se lasser de son trait si libre, sa palette si vive, ses échappées d’azur qui, de la fenêtre ouverte de son atelier nous portent de Normandie en Provence en Méditerranée ? Également à l’exposition, des illustrations réalisées pour romans et poèmes (Bestiaire de Guillaume Apollinaire, les Nourritures Terrestres d’André Gide…) permettent, une fois encore, d’apprécier son talent de coloriste comme la délicatesse de son trait.
Toujours à l’hôtel de Caumont, « La Fée Electricité », vaste fresque réalisée par RAOUL DUFY (aidé par son frère Jean) pour l’exposition internationale de 1937, renait ici grâce à la magie du numérique. (NB : elle est en permanence exposée au Musée d’Art Moderne de Paris… et intransportable ! 600 m² de surface et de surcroit fragile).

 

Restons en Provence, à Arles, avec l’artiste coréen LEE UFAN et sa fondation à l’hôtel de Vernon aménagée avec la complicité du très fameux architecte Tadao Ando. Artiste très minimaliste, travaillant matériaux naturels (pierre, bois…), comme industriels, Lee Ufan déclare : « la caractéristique de mon art, ce n’est pas d’imposer un point de vue, mais de proposer une rencontre. L’art contemporain s’est construit autour d’un artiste tout puissant. Mon travail entend prendre du recul, s’éloigner de l’égo, des discours. Posez-vous en face de mes œuvres avec votre cœur, vos sentiments ». La visite peut se poursuivre aux Alyscamps avec « Requiem » : 13 œuvres résonnant avec l’histoire romaine de la ville.

 

Et bien sûr à Arles, à (re)découvrir : La Fondation LUMA, avec sa riche et éclectique programmation mêlant peintures, sculptures, vidéos, sons, comme en témoigne précisément l’artiste américain Arthur JAFA. Magistral… selon les critiques !

 

Un fort souffle catalan nous ramène à Paris pour « GAUDI » (1852 – 1926) au Musée D’Orsay jusqu’au 17 juillet. A noter la sobriété de l’intitulé au regard de tant d’autres saluant l’artiste, tels : La Folie Gaudi, Le Génie Gaudi, Gaudi le Visionnaire. L’exposition tend en effet à dévoiler, au-delà du caractère « fantastique » du Parc Güell, démiurge de la Sagra Familia (La Sainte Famille), toute l’érudition, la curiosité, la folle inventivité de cet architecte, héros du « modernisme catalan » ; ainsi y est-il nommé le courant Art Nouveau qui alors traverse l’Europe. Dessins, maquettes, mobilier, révèlent à Orsay, l’intégralité et l’exigence, l’originalité de ses projets comme par exemple à la Casa Battlô ou au Palais Güell. Dans la pierre, le feu, le bois, le verre, la céramique, il conjugue « hors tout cadre » style gothique, style mudéjar, rationalisme et naturalisme. Un total engagement ! c’est ainsi qu’à la fin de sa vie, il se retire dans la crypte de la Sagrada Familia, basilique néogothique, travaillant jour et nuit à son œuvre inachevée… inachevable sans aucun doute !

 

La ligne fluide, épurée, sensuelle des sculptures d’Aristide MAILLOL (1861-1944) pourra alors se révéler un bien intéressant contrepoint. « La Quête de l’harmonie », Musée d’Orsay jusqu’au 17 juillet.

 

Après le souffle chaud catalan, rafraichissons-nous avec 2 artistes finlandais Albert EDELFELT (1854-1905) au Petit Palais, jusqu’au 10 juillet, et Akseli GALLEN KALLELA (1865-1931) au Musée Jacquemart-André jusqu’au 25 juillet. 2 expositions qui résonnent étrangement avec l’actualité car leurs œuvres s’inscrivent à une époque où leur pays, sous domination de l’Empire Russe, tend à s’émanciper ; avant d’acquérir son indépendance à la faveur de la révolution bolchévique de 1917. Ces deux artistes accompagneront ce mouvement nationaliste, célébrant l’identité de leur pays tant dans sa nature, sa splendide lumière, sa vie simple et rude, ses mythes tout en se nourrissant de culture européenne, telles les œuvres de Gauguin (1848-1903) ou Munch, norvégien (1863-1944), leurs contemporains. Alors qu’Albert EDELFERT mènera parallèlement à cette veine naturaliste, une carrière de portraitiste mondain (portrait du Tsar Nicolas II, de Louis Pasteur…) Akseli GALLEN KALLELA apparaitra plus radical : une vie ascétique au cœur de la forêt, profonde, une veine plus symboliste, voire mystique, avec de purs paysages, écrins parfois à de mythiques créatures finlandaises.
Et le Petit Palais de nous entrainer, par ailleurs, dans un vibrant tourbillon avec l’exposition « BOLDINI (1842-1931), Les plaisirs et les jours », jusqu’au 24 juillet. A contre-courant des avant-gardes de l’époque, Giovanni BOLDONI ressuscite là, le Paris de la Belle Epoque. Un Paris mondain, de comtesses, baronnes, riches héritières… un Paris brillant, scintillant, de strass, de soies, de velours plissés, froissés, dévoilant, audace, une jambe, une épaule, un cou profond ! N’était-il pas surnommé « Le Déshabilleur ». Face à ces audacieuses poses, Robert de Montesquiou, homme de lettres, poète, critique d’art et dandy à l’extrême raffinement (des gants crèmes, au col cassé blanc, lavallière noire…) semble dans son portrait poser un regard quelque peu hautain, arrogant, insolent peut-être.

 

Passons au jardin, avec la réouverture du Musée – Jardin ALBERT KHAN, à Boulogne Billancourt. Banquier, grand voyageur, philanthrope, Albert Khan (1860-1940) eut le désir fou de « recenser » le monde pour mieux le comprendre, s’en émerveiller et au-delà encourager la paix : idéal humaniste fauché par sa ruine lors du krach de 1929. Aujourd’hui, après 7 ans de travaux menés par l’architecte japonais Kengo Kuma (le Japon : passion première d’A. Khan), tout est à (re)découvrir : des jardins (du Japon à la forêt vosgienne, dont il est originaire), véritable conservatoire botanique à ces merveilleuses « archives » de la planète en images. Parmi ces images on retiendra les 72.000 plaques autochromes, la plus grande collection au monde, signatures de ce fond unique (NB : il s’agit là du premier procédé industriel de photos en couleurs, inventé en1903 par les frères Lumière).

 

Poursuivons au jardin, à Giverny, avec son maitre, enchanteur à jamais, et poussons jusqu’au Musée des Impressionnismes, où nous retient un inattendu, face à face « MONET – ROTHKO » jusqu’au 3 juillet. Toiles tardives de Claude Monet (1840 – 1926) et œuvres de Mark ROTKO (1903 – 1970) nous saisissent, nous plongent, nous immergent dans leurs univers sensitifs – chromatiques à l’unisson. Et cela bien au-delà de toute distinction figuration-abstraction (indéniable pour Mark ROTHKO) tant il est vrai que « l’ultime manière » de MONET tendait à l’effacement du sujet même. Et Cyrille Sciama (Directeur Général des lieux) de conclure : « ralentir le rythme, plonger dans la peinture, concentrer son regard dans la matière ; c’est peut-être ce qui relie le plus l’œuvre du Monet tardif à celle de ROTHKO ».

 

Où il est encore question d’impressionnisme : « Le décor impressionniste », Musée de l’Orangerie, jusqu’au 11 juillet. Il s’agit là d’un pan méconnu de cet art, un pan plus intime, plus familier que, certes, les iconiques Nymphéas. Mais à y bien regarder, un vase en faïence de Mary Cassat, une tapisserie selon une peinture de Claude Monet…, ne serait-ce pas là un art décoratif précurseur de celui, développé peu de temps après, par Bonnard, Vuillard, Denis, Matisse et tant d’autres ensuite ?

 

Tant de choses encore à découvrir à Paris et ailleurs.

 

A Albi, au Musée Toulouse-Lautrec « Quand Toulouse-Lautrec regarde Degas » jusqu’au 4 septembre.

 

Le LAM – Villeneuve d’Ascq, consacre une grande rétrospective (installations, photos, dessins…) à cette figure majeure de l’art contemporain ANNETTE MESSAGER, jusqu’au 21 aout.

 

« Pionnières » au Musée du Luxembourg – Paris jusqu’au 10 juillet met en valeur ces femmes artistes de toutes les avant-gardes début XXe siècle (Sonia Delaunay, Claude Cahun photographe, Marie Vassillief…). Nous aurons l’occasion de les évoquer lors de prochaines conférences… à suivre, donc !

 

Au Musée Marmottant, jusqu’au 21 aout « le théâtre des émotions ». Magistrale démonstration de Le Brun, Fragonard, Schiele à Picasso, Richter, Boltanski… entre autres.

 

Le Musée d’art Moderne de Paris expose jusqu’au 28 aout : EUGENE LEROY (1910-2000), immense artiste originaire de Tourcoing, fin connaisseur des maîtres du passé (Rembrandt, Gréco, Goya… Van Gogh) et dont les sujets, après un long processus créatif, se révèleront à la faveur de riches empâtements de matière, d’une présence puissamment charnelle.

 

Je terminerai, ou presque, avec une exposition – interrogation « Faut-il voyager pour être heureux ? » à la Fondation EDF. Paris jusqu’au 29 janvier 2023. Troublante et cruciale question en ces temps, que nous posent ces artistes et quels artistes ! tels Andy Goldwarthy, Ange Leccia, Martin Parr… 

 

Aussi me permettrai-je cette proposition, de court et lumineux voyage « Alchimie du vitrail » Musée Camille Claudel, Nogent sur Seine, jusqu’au 26 septembre. Fascinante alchimie, heureuse rencontre de trois artistes qui suscitent mon admiration : Camille Claudel, maitresse des lieux, Fabienne Verdier dont on pourra bientôt admirer l’oculus à la Chapelle de la Cité du Vitrail, et la maitre-verrier Flavie Serrières-Vincent.Petit.

 

Alors, où que vous alliez, où que vous restiez : soyez heureux ;
« Heureux qui comme Ulysse a fait un long voyage, et comme cestuy-là qui conquit la toison, et puis est retourné, plein d’usage et de raison… (Joachim Du Bellay)

 

Bien à vous tous

Christine Leduc

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