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NEWSLETTER MAI OCTOBRE 2024

18/05/2024

NEWSLETTER MAI OCTOBRE 2024

UN REGARD SUR L'ACTUALITE ARTISTIQUE de mai à octobre 2024


Les jours filant, se dessine un irrépressible besoin de lumière, de chaleur, de couleurs, de vert, de bleu, de jaune, de rouge... ce rouge précisément, si généreusement offert par Henri Matisse à l'exposition :
« Matisse, L'Atelier rouge » Fondation Vuitton jusqu'au 9 septembre 2024
Cette présentation raconte l'histoire de cette toile de 1911, d'abord refusée par le collectionneur Chtchoukine, puis acquise par un club privé londonien, avant d'être finalement rachetée par le MoMA New York en 1949.
« Ce tableau demeure une pierre de touche, nous confie Ann Temkin, conservatrice en chef du MoMA, la décision radicale de Matisse de saturer la surface de l'œuvre d'une couche de rouge (précédemment travaillée de différentes couleurs) a fasciné des générations d'artistes parmi lesquels Mark Rothko et Ellsworth Kelly ».
L'audace d'un tel geste, annihilant toute perspective au profit d'un monde flottant, incandescent, se double d'une prouesse : l'exposition des œuvres figurées dans cette toile, cette vue d'atelier : peintures, sculptures, céramiques !

C'est donc bien logiquement que cette ode à la couleur se poursuit par la lumineuse exposition :
« Ellsworth Kelly. Formes et couleurs 1949-2015 » Fondation Vuitton jusqu'au 9 septembre
Nourri, entre autres, du contact, lors de ses séjours en Europe, de Arp, Brancusi, Calder, Le Corbusier, E. Kelly tend peu à peu à une œuvre abstraite, annonçant le minimalisme américain des années 60 (Donald Judd, Carl Andre) auquel on l'assimilera souvent.
Pourtant loin de leur froideur analytique, son travail (peintures, sculptures, collages...) naît d'un regard toujours fasciné, émerveillé sur son monde environnant et se traduit alors en formes amples, généreuses, de couleur pure.
Même s'il réfute toute filiation directe à Henri Matisse, on peut toutefois se prendre à y songer avec notamment « L'Atelier rouge » et plus encore avec les merveilleux papiers découpés à même la couleur, et collés du vieux Maître.

Non équivoque quant à lui, fût le rapport d'amitié liant deux « Maîtres » :
« Amitiés Bonnard-Matisse » Fondation Maeght du 29 juin au 6 octobre
C'est ici également l'occasion de célébrer les 60 ans de la fondation, inaugurée le 28 juillet 1964 par André Malraux (concerts, spectacles, lectures...), et plus avant, les liens intimes, qu'entretenait la famille Maeght tout particulièrement avec ces deux artistes, Pierre Bonnard et Henri Matisse.
L'exposition décline diverses thématiques explorées par tous deux : autoportraits, le peintre et son modèle, lumières du midi..., proposant ainsi de mieux encore appréhender leurs caractères spécifiques.
Mais c'est avant tout exposé là : du soleil, de l'amitié, du génie !
À noter qu'à cette occasion, la fondation, riche d'une extension, redéploie ses vastes collections.

Et nous retrouvons Pierre Bonnard à Aix-en-Provence :
« Bonnard et le Japon » Hôtel de Caumont jusqu'au 6 octobre
Nous cernons ainsi au plus près le regard que porta ce surnommé « Le Nabi Japonard », sur l'art japonais, notamment à la découverte des estampes (du mouvement ukiyo-e ou « monde flottant ») présentées pour la première fois à l'exposition universelle de 1867, et révélant un original traitement de la ligne et de l'espace.
Nous pouvons alors plus encore apprécier les « lumineuses-heureuses » transpositions qu'il en fit dans ses toiles.

A propos des Nabis, se tient au musée de Pont-Aven « Femmes chez les Nabis, de fil en aiguille » du 22 juin au 29 septembre
Ou comment ces femmes, compagnes, mères, sœurs, assistantes, ont dans l'ombre encouragé et participé de ce courant créatif.
L’œuvre de Maurice Denis « Les Muses » de 1893, en est un bien délicat témoignage et hommage.

Notre voyage nous ramène à Paris avec :
« Auguste Herbin-le Maître oublié » (1882-1960) Musée de Montmartre jusqu'au 15 septembre
Le musée l'affirme bien fort :
« Herbin est le secret le mieux gardé de l'aventure de l'art moderne » et de rappeler qu'il figurait chez les grands collectionneurs au début du XXème siècle, tels que Chtchoukine, Morozov, Uhde.
Accordant toujours une place prépondérante à la couleur, l’œuvre d'Auguste Herbin s'imprègne au fil du temps de grands courants artistiques tels que le fauvisme, le cubisme. Il connaît un bref retour à la figuration dans les années 20, pour élaborer enfin, ce qu'il nommera son « alphabet plastique » : soit des couleurs pures associées à des figures géométriques planes... et à des sonorités : un langage 
nouveau universel « synesthésique » comme en rêvait également Kandinsky.
Ainsi, par exemple la lettre E est associée au rouge, à une sphère et à la note do.
Co-fondateur avec Georges Vantongerloo du groupe Abstraction-Création, son travail influencera la seconde génération d'abstraction géométrique et particulièrement les tenants de l'art cinétique tel Vasarely.

Grande figure de l'art moderne, pour sa part fort reconnue :
« Brancusi » (1876-1957) Centre Pompidou jusqu'au 1er juillet
On s'y rend en hâte, l'exposition fermant donc ses portes le 1er juillet (le Centre Pompidou, les siennes en 2025… pour plusieurs années), et pour l’œuvre sublime de Constantin Brancusi, entre abstraction et figuration.
Le noyau en est son atelier, véritable matrice de sa création, situé à l'origine impasse Ronsin, légué à l'état français et reconstitué à l'identique au Centre Pompidou.
Le parcours s'enrichit de nombreux prêts venus des États-Unis et de Roumanie, son pays natal.
Il retrace alors le parcours de ce père de la sculpture moderne, renouant avec la pratique de la taille directe (bois, pierre), s'acheminant vers des formes toujours plus épurées, intemporelles, non moins évocatrices et pour la plupart au poli parfait (bronze, marbre) se jouant de la lumière dans l'espace.
Ainsi ses « colonnes sans fin » (son rêve : une colonne sans fin dressée vers des mondes, de l'autre côté du monde), ses « oiseaux dans l'espace » (« ce n'est pas l'oiseau que je sculpte, mais le vol » déclareraIt-il en 1927 aux autorités douanières américaines, lui refusant le statut d’œuvre d'art), « ces muses endormies » : un ovale parfait, ces « coqs » : une crête dressée. C'est là tout un répertoire poétique humoristique parfois, qu'il décline en d'infinies et merveilleuses variations, quelques 40 ans durant pour enfin « exprimer l'essence des choses, au-delà des apparences ».

Sortons à présent des ateliers pour un grand « courant d'art impressionniste » soufflant cet été sur toute la France : Renoir à Limoges, Orléans... Sisley à Strasbourg, Tourcoing... Monet à Ajaccio, Chartres, 
Douai, Lille, Clermont-Ferrand, Honfleur (en Normandie, important festival impressionniste jusqu'au 22 septembre)... pas moins de 178 œuvres ainsi partout prêtées par le musée d'Orsay, pour célébrer avec faste les 150 ans de ce mouvement, révolutionnaire, ne l'oublions pas.

Et à Paris se tient :
« Paris 1874. Inventer l'impressionnisme » Musée d'Orsay jusqu'au 14 juillet
Vous connaissez sans doute ces mots célèbres de Louis Leroy, journaliste au Charivari, face au tableau de Claude Monet « Impression, soleil levant » : « Impression, j'en étais sûr, je me disais aussi puisque je suis impressionné, il doit y avoir de l'impression là-dedans... ».
Des mots qui scellèrent un peu plus tard le nom de ce courant, nom alors revendiqué par les artistes eux-mêmes : l'impressionnisme.
Des artistes désireux de traduire désormais la vie, là où elle palpite : dans les campagnes, à la mer, dans les villes, là où la modernité est en marche (gares, Grands Boulevards...) et cela en marge d'un art d'atelier dit « académique ». L'exposition actuelle n'a pas, pour autant, l'ambition de retracer cet élan dans toute son amplitude, sa durée, mais de souligner, de cerner ce point de bascule.

Aussi pour comprendre l'importance du contexte, le parcours commence par une salle gris-cendre avec des œuvres évoquant ces événements si proches : la défaite de 1870 et l'insurrection sanglante de la commune en 1871. On discerne alors mieux, une France aspirant à plus de légèreté, de liberté : c'est dans cet esprit « réactionnaire » que s'ouvre le 15 avril 1874, dans l'ancien atelier du photographe Nadar, la première exposition « impressionniste », y figurent entre autres, Monet, Renoir, Sisley, Pissarro, Degas, Morisot...
Mais l'actuelle exposition d'Orsay évoque aussi, cette même année, le toujours indétrônable salon officiel. On y trouve bien sûr de ces peintres académiques tels Gérôme, Gervex, mais aussi des artistes qui n'auraient pas déparé chez Nadar, tels Manet, Gonzalès, Cassatt et qui d'ailleurs, pour la plupart, rejoindront ces dissidents. 
Le parcours s'achève sur l'évocation de la 3ème exposition impressionniste de 1877 (elles seront au nombre de 8 de 1874 à 1886) avec de lumineuses, vibrantes, vivantes toiles telles que le « Bal du moulin de la Galette » Renoir 1876 ou les évanescentes fumées de « La Gare Saint-Lazare » Monet 1877. Une expérience immersive inédite : il vous est proposé de revivre l'inauguration de 1874 !

Et pour terminer, toujours guidé par la lumière-couleur, permettez-moi ce pas de côté : un rendez-vous au musée du Louvre devant l'éblouissante œuvre, récemment restaurée.
« La Vierge du chancelier Rolin » Jan Van Eyck - huile sur bois - vers 1430
Une exposition-dossier passionnante « Revoir Van Eyck, la Vierge du chancelier Rolin » se tient jusqu'au 17 juin avant que le tableau ne rejoigne sa cimaise dans l'aile Richelieu.
Éblouissante, elle l'est par la richesse de sa symbolique certes, mais magnifiée par la multitude de détails désormais parfaitement révélés, leur beauté (les chapiteaux, le paysage à l'arrière-plan, précis autant que lumineux et aérien...), son éclat retrouvé (l'éclat de ses bleus lapis-lazuli, l'intensité du rouge du manteau de la Vierge : puissance de la couleur de Van Eyck à Matisse !).

Et c'est avec autant d'enthousiasme que je vous souhaite un très bel été.
Pour vous.

Christine Leduc