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11/11/2024
UN REGARD SUR L'ACTUALITE ARTISTIQUE d'octobre 2024 à février 2025.
Cet automne, avant que de refermer ses portes pour plusieurs années, le Centre Pompidou nous convie à une « sur-réelle » déambulation. Risquons-y-nous !
Surréalisme : « automatisme psychique pur par lequel on se propose d'exprimer le fonctionnement réel de la pensée, en l'absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale ». Tels sont les mots d'André Breton, dont la voix reconstituée par l'IRCAM, résonne entre les murs du :
Centre Pompidou avec l'exposition « Surréalisme »
jusqu'au 13 janvier 2025
Le spectateur y pénètre par un couloir noir, hypnotique, débouchant sur une salle circulaire, coeur battant de l'exposition. Là y est en effet présenté le manuscrit du premier « Manifeste du surréalisme » d'André Breton publié en 1924, il y a cent ans (prêt exceptionnel de la BnF).
A partir de ce point central, le parcours se déroule en spirale, parcours destiné à régénérer notre regard sur ce mouvement révolutionnaire puisant ses racines au sein de DADA (né durant la Première Guerre mondiale) et officiellement dissout en 1969 (au-delà donc de la mort d'André Breton en 1966).
Peintures, photographies, films et documents y évoquent les idées, les démarches « révolutionnaires » (politiques également), les principes poétiques (l'artiste médium, le rêve, la forêt…) et les figures littéraires inspirantes (Rimbaud, Lautréamont, Cravan…). Tout cela en compagnie d'artistes tels Miro, Magritte, Ernst, Dali, Buñuel (les films « un chien andalou » avec Dali, « l’âge d'or »).
Et le parcours déborde, nous emporte hors des frontières de l'Europe : au Japon, au Mexique, au Chili avec Roberto Matta…
Et puis des femmes, toutes ces femmes : Dora Maar, Claude Cahun, Léonora Carrington, Dorothea Tanning…
Un centenaire dignement, magnifiquement célébré !
Retrouvons les Hommes avec
« Caillebotte. Peindre les hommes » Musée d'Orsay
jusqu'au 19 janvier 2025
Nous connaissions Gustave Caillebotte (1848-1894), collectionneur, généreux légataire à l'État français, mécène, tout aussi généreux pour ses amis impressionnistes, mais aussi bien sûr peintres. Viennent à l'esprit ses magnifiques « Raboteurs de parquet », l'atmosphérique « Rue de Paris, temps de pluie »...
L'exposition actuelle en affine l'angle de présentation, peut-être à l'aune de deux acquisitions récentes présentées ici :
« Jeune homme à la fenêtre » par le Getty Museum
« Partie de bateau » par le musée d'Orsay (passionné de nautisme fût-il !)
Il est vrai que si ses amis, Renoir, Degas… ont plus volontiers prisé le modèle féminin, Caillebotte porte plutôt son regard sur l'homme, l'homme moderne s'entend : en milieu urbain, dans ses loisirs, comme dans son intimité.
Sur ce thème choisi, on remarquera là aussi, l'influence de ses amis impressionnistes, d’une formation académique à un style plus libre.
Cette exposition se révèle alors une belle opportunité à redécouvrir cet artiste, cet homme aux multiples, trop peut-être, facettes.
Attardons-nous au Musée d'Orsay, pour
« Harriet Backer (1845-1932) La musique des couleurs »
jusqu'au 12 janvier 2025
Leïla Jarbouai, une des commissaires de l'exposition, nous confie d'emblée : « En dehors de la Norvège, son pays natal, où elle est considérée comme une peintre nationale, personne ne connaît Harriet Backer ».
Voilà donc ici chose faite.
Formée à Oslo auprès d'une éminente figure du romantisme tardif, elle maturera son art en suivant sa soeur Agathe, célèbre pianiste et compositrice dans toutes les capitales européennes. Séjournant plus longuement à Paris dans les années 1880, elle recevra d'abord l'enseignement de l'académique Jean-Léon Gérôme tout en se frottant aux tendances du moment, dans l'impressionnisme bien sûr.
Dans ses toiles, dont beaucoup de scènes d'intérieurs, elle conjugue naturalisme et innovations avec de riches variations lumineuses colorées, avec une touche rapide, vivante, vibrante...vibrante comme « La musique des couleurs ».
La Seine franchie, pénétrons au Musée de l'Orangerie, pour voir, revoir sans jamais se lasser, Klee, Giacometti, Matisse, Picasso..., choix d'un collectionneur et galériste assez peu connu :
« Heinz Berggruen, un marchand et sa collection »
jusqu'au 27 janvier 2025
Un écho bien sûr à une collection présente en ces lieux : la collection Walter-Guillaume.
Ne quittons pas ces lieux sans un regard sur un autre « écho », un écho contemporain aux Nymphéas de Claude Monet, réalisé par l'artiste peintre « Amélie Bertrand. Hyper nuit » : coloré et réjouissant !
Restons dans ce « tempo » haut en couleurs avec
« Pop Forever, Tom Wesselmann &... »
Fondation Louis Vuitton, jusqu'au 24 fevrier 2025
On y célèbre ici le Pop Art (popular art des années 1960 en Angleterre puis aux États-Unis) et plus particulièrement une de ses figures emblématiques, Tom Wesselmann (1931-2004). S'y décline un riche panorama de ses oeuvres : de ses premiers collages à ses vastes toiles hyperréalistes jusqu'à ses « Sunset Nude » (Nu au coucher de soleil), très « matissiens » dans les années 2000.
Mais l'ambition de l'exposition dépasse sa seule personne. Avec ses collages principalement, elle tend en effet avec audace, à le relier aux figures dadaïstes du passé comme Hannah Höch. Le lien avec ses contemporains (Andy Warhol, Claes Oldenburg, Meret Oppenheim…) s'établit bien naturellement. Quant à son futur, notre contemporain, il est représenté par des artistes partageant cette sensibilité « Pop », tels Ai Weiwei ou Yayoi Kusama.
Une très originale prise de vue de l'art des XXème et XXIème siècles !
Du Pop Art à l'Arte Povera, le saut est audacieux ! Tentons-le en nous rendant à la :
Bourse de Commerce - Pinault Collection
« Arte Povera », jusqu'au 20 janvier 2025
Plus qu'un mouvement aux contours définis, nous découvrons une association d'amis, d'artistes dont les convictions révolutionnèrent la scène artistique italienne des années 1960. Leur ambition fût de rapprocher l'art et la vie, de reprendre conscience de la réalité, du monde environnant ; à contre-courant de la forte industrialisation italienne d'alors, de la domination de la scène artistique américaine, du consumérisme déjà !
Dans ce but ils usent de matériaux simples « pauvres » (terre, bois, eau, chiffons, objets du quotidien, ou de récupération) nous enjoignant ainsi à participer d'un monde réel, vivant. Pour exemples : la boussole de G. Anselmo dont l'aiguille est mue par la force magnétique terrestre, flux nous traversant également ; ou la forme d'un souffle dans un lit de feuilles de G. Penone, explorant notre relation au monde végétal.
« Tout est déjà là. Il faut juste mettre le monde au monde » dira A. Boetti.
Treize artistes sont présentés, certains certes plus déroutants, provocants, mais comme le fût le futurisme en son temps ! Outre Anselmo et Penone, Fabro, Merz (Mario et Mariza), Pistoletto…
L'Arte Povera élargit, éclate même les cadres de l'art traditionnel (peinture, sculpture...), créant les premières installations et requérant une forte implication du spectateur : son attention, sa réflexion.
« Et l'une d'elles n'est pas des moindres car elle enfante une pensée écologique dans l'art par l'art », conclut Carolyn Christov-Bakargiev, commissaire de l'exposition.
L'automne, nous le savons, est une saison très riche d'expositions. Aussi ne puis-je en citer que quelques-unes. Parmi elles, l'affrontement puissant mais non provocant de :
« Rodin / Bourdelle. Corps à corps »
Musée Bourdelle, jusqu'au 2 février 2025
On y mesure l'héritage, tout autant que l'émancipation d'Antoine Bourdelle (1861-1929), vis-à-vis de son maître Auguste Rodin (1840-1917), dont il fut le praticien quinze ans durant.
Comment alors ne pas évoquer :
« Camille Claudel à l'oeuvre : Sakountala »
Musée Camille Claudel - Nogent-sur-Seine, jusqu'au 12 janvier 2025
Le musée présente une oeuvre majeure de Camille Claudel (1864 – 1943), « Sakountala » inspirée d'une histoire d'amour de la mythologie hindoue. Une sculpture que l'on admire ici, déclinée au fil du temps, dans des matériaux, des formats, des titres même différents (l'Abandon, Vertumne et Pomone). C'est là une très émouvante manière de plonger au coeur de la vie et l'art de Camille Claudel.
Il serait bien coupable de terminer sur ce seul chef-d’oeuvre, alors que nous attendent :
« Chefs-d’oeuvre de la Galerie Borghèse »
Musée Jacquemart-André (superbement restauré)
Jusqu'au 5 janvier 2025
Nous y accueillent en effet Titien, Véronèse, Botticelli, Raphaël et la troublante sensualité du « Garçon à la corbeille de fruits » de Caravage.
Sublime étape !
Pour une belle fin d'année ;
Pour vous,
Christine Leduc
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